Inde : 26 Octobre au 6 Novembre
Météo : chaud et humide, brouillard
Ambiance : médicale et sereine
En quittant Chandigar, un panneau nous informe que depuis trois mois, fumer est interdit dans tous les endroits publics de la ville. L’Europe nous semble à un saut de puce. Et pourtant ….. je me demande à quoi tient l’ambiance si différente qui y règne ; il me semble que le tempo y est différent, même la circulation la plus dense avec ses concerts de klaxons procure une impression « molto andante » (voir Annick pour le terme exact ?).
Nous empruntons notre première autoroute, le péage nous est gentiment offert (en effet, dans quelle catégorie classer Shere Khan ?). Point de vaches sacrées, mais des rickshaws, des vélos et des mobylettes, des villages à traverser, des convois de dromadaires et différents objets pas toujours identifiés à contresens. Nous nous surprenons en faisant une pointe à 80 km/h. La chaleur se fait moite, un arrêt chaï s’impose. Alors que nous sommes confortablement installés à l’ombre, un vieux monsieur indien s’approche de nous; après 25 ans en Allemagne, il est ravi de renouer avec la langue allemande. Nous apprenons qu’il est un médecin réputé à la retraite, ayant investi dans quelques lopins de terre. Pour nous, c’est une occasion de faire un sort au psoriasis de Sarah. Très gentiment, le docteur propose de préparer lui même un médicament ayurvédique pour le lendemain.
En attendant, nous sommes installés dans le jardin sous le regard attentionné de l’ensemble du personnel et pouvons pleinement apprécier l’originalité des « moshuts »
et la sérénité et tranquillité de ce lieu que nous recommandons chaudement à tout voyageur passant par là.
Ambiance : Service après-vente Ford
Le lendemain, cap sur Dehli pour y tester une fois de plus la qualité du service Ford. Nous avons la mauvaise surprise d’apprendre que Ford est bien présent en Inde, mais non le Ford Transit – voilà un élément qui nous avait échappé lors des préparatifs. Le personnel propose tout de même de faire son possible, commence par un nettoyage à fond de Shere Khan (garage en sous-sol, déplacement de l’ensemble des véhicules Ford pour y accéder) et en attendant notre prise en charge le lundi matin, nous élisons domicile sur un parking loué par Ford au pied d’une station de métro. La nuit, nous avons la surprise d’être l’objet de curiosité d’une bande de singes (en plein Dehli !!). Excursion dans le market tout prêt, une foule disparate se presse dans les rues, canalisations à ciel ouvert, odeurs, couleurs des saris, bruit des klaxons et des vendeurs vantant leurs marchandises. De nombreuses femmes se font peindre les mains au henné, dans deux jours, c’est un jour de fête : elles vont faire une journée de jeûne pour la santé de leurs maris ……..une idée à suivre ?
Ambiance : Underground et touristique
Shere Khan bien au chaud sur le parking, nous nous aventurons dans le métro pour rejoindre le centre ville. Métro dernier cri, très propre, climatisé, l’entrée est gardé par des policiers armés. En quelques minutes, nous rejoignons le centre et le Fort rouge.
Il fait très chaud et pourtant nous croisons par ci par là des vendeurs de polaires …. il paraît qu’il commence à faire frais à Dehli. Petit détour par le Mac Do du coin, histoire de voir ce que les indiens en ont fait. Pas de boeuf naturellement, et à la place du Big Mac un Maharajaburger …. pas mal du tout. Il faut dire que nos essais répétés de la cuisine indienne se sont heurtés à l’abondance des épices qu’ils utilisent, c’est délicieux mais pas toujours adaptés à nos palais, surtout ceux des enfants. Dans les stations, des publicités pour des complexes immobiliers avec vigiles, swimming pool et centre de fitness préfigurent une certaine Inde de demain. Pendant la nuit, des singes passent sur le toit de Shere Khan.
Ambiance : garage et belles voitures
Lundi, c’est jour de réparation de Shere Khan. Après pas mal d’attente, de palabres et de chaïs, Shere Khan est fin prêt pour de nouvelles aventures et nous arrivons à faire commander et livrer les pièces qui nous manquent à Chennai. Sortie de Dehli, la station où nous faisons le plein propose des Mercedes 320, des Lancia, des BMW 4×4 à la vente … nous n’en croisons pourtant jamais sur les routes. Nuit dans une nième station d’essence.
Ambiance : l’Europe vient à nous
Sur la route d’Agra, nous croisons aux alentours de midi notre premier centre commercial. Tout ici est du pur style continental (au choix européen ou américain), les vendeurs attendent les clients. Dans la supérette, j’assiste à une extraordinaire démonstration de répartition des tâches : un ouvreur de portes, un vendeur par rayon, un caissier, un vérificateur du ticket de caisse, un préparateur de sacs, un emballeur de courses, un vigile. Et puis, à 5 km d’Agra, alors que nous nous arrêtons à Sikandra , notre réservoir d’eau de derrière nous lâche encore une fois. Pendant que les indiens du coin s’affairent pour nous permettre de rejoindre Agra, Patrick et Samuel visitent et reviennent enthousiastes.
Arrivée sur Agra – premier arrêt sur un parking vers le Taj Mahal : l’odeur est nauséabonde, nous avons le choix entre les urines à droite et les poubelles à gauche et c’est à qui nous demande le plus de roupies. Demi-tour immédiat pour retrouver la quiétude d’une station d’essence. A chaque ralentissement, des rabatteurs se précipitent pour nous vanter un hôtel, un parking au calme, le magasin de nos rêves ….
Ambiance : Bollywood
Nouvelle journée réparation du réservoir d’eau, nous mettons à contribution le premier rabatteur que nous croisons pour nous trouver un garage compétent ainsi qu’une laundry. Nous avons de la chance : il nous trouvera les deux. Le réservoir est ressoudé, fixé, vissé et 54 pièces de linge déposées au lavage. En attendant, nous plantons notre campement au bord DU centre commercial d’Agra (sous le panneau No Parking), tout neuf, même pas terminé, 100 % continental ; vigiles à l’entrée, chaque magasin à son ouvreur de portes, vente de popcorns et de glaces, Mac Do et KFC …. sommes-nous bien en Inde? A côté de Shere Khan passent des éléphants.
Le complexe comprend aussi un cinéma …. voilà donc toute la famille embarquée pour un film 100 % Bollywood en hindi. Trois heures plus tard, c’est le sourire aux lèvres et fredonnant que nous ressortant d’une salle qui nous aurait presque fait sortir nos polaires. Le verdict est unanime : du plus petit au plus grand, tout le monde est tombé sous le charme. En même temps, nous avions l’occasion de voir en action les belles voitures que nous avions vu sur le parking de la station d’essence !
Ambiance : Sommes venus, avons vu, pouvons repartir
Jeudi, visite du Taj Mahal. Roland hausse le ton, radio India fait le reste. La nouvelle fait le tour de la ville, gardiens de parking et conducteurs de rickshaws savent que le vent a tourné et nous proposent des prix bien plus raisonnables que le premier jour. Découverte du fameux mausolée, havre de verdure et de calme.
Ambiance : notre terre est en danger
Ayant récupéré notre linge tout propre et repassé, nous quittons sans vraiment de regret Agra. Prochain arrêt : le parc naturel de Keoladeo Ghana. Plaisir d’admirer antilopes, chacals, iguanes, hiboux, chouettes, perroquets et un couple de marabout, émotion devant un tableau de chasse – un Lord et ses invités ont tués 4273 canards en une journée (39 fusils), tristesse devant la représentation d’un couple de grues (hauteur 1,50m), dont l’espèce a disparu en 2002. Le parc connait pour la deuxième fois en trois ans une mousson trop faible pour alimenter les marécages ….. de nombreux oiseaux migrateurs sont absents cette année.
Plein d’eau et arrêt du soir dans une station d’essence high tech : un coffee shop mode continentale propose des thés (un sachet dans de l’eau) à 35 roupies dans une ambiance aseptisée; au coin, un chaï shop vend des chaïs (thé – lait – épices) pour 5 roupies dans la poussière de la rue, nous sommes servis par un petit garçon sourd et muet aux yeux pétillants et au sourire joyeux.
Ambiance : Maharaja
Impressionnante entrée dans la ville de Jaîpur ..
nos recherches d’un bivouac pour le soir nous mènent sur le parking du Rambagh Palace, un ancien palais de Maharaja.
C’est un soir de fête, un mariage très people doit avoir lieu. Samuel a droit à l’éléphant du marié et à la tombée de la nuit, nous assistons à l’arrivée triomphale du futur époux, accompagné de fanfares et de mille lumières.
Ambiance : money, money, money
Visite du Palais des Vents
et de divers monuments de la vieille ville. Puis, nous suivons une fois de plus les conseils du Guide bleu et décidons de « flâner » dans le bazar. Flâner ….. je vais devoir en réétudier la définition. Première visite d’un vendeur de pierres et de bijoux – sympa. Puis jolis tissus, jolis foulards, vendeurs rapias , mais corrects. Et puis– un monsieur nous aborde très gentiment pour nous demander de lui écrire une lettre d’amour en français (?!) – il veut connaître nos couleurs préférés pour nous remercier par un petit cadeau et dix coins de rues plus loin, nous atterrissons dans une officine à bijoux – pas contente, la Katrin. Roland en profite pour former un Patrick enthousiaste à la négociation commerciale.
Ambiance : éléphant, marbre et harem
Visite du fort d’Amber. Comme des centaines de touristes, nous faisons la montée en éléphant. Beau palais, des escaliers qui montent, des escaliers qui descendent, une pièce par ci, une piscine par là. Le secteur des femmes est un labyrinthe de chambres, à s’y perdre. Très jolis décors.
Retour au Rambagh Palace, « namaste » souriant des vigiles à l’entrée, nous sommes entourés des meilleurs soins, on propose de nous conduire au marché le plus proche, nous goûtons des spécialités de Jaipur (et c’est gratuit). Patrick fait une nouvelle excursion chez un joaillier et revient avec deux belles bagues, dont un très joli saphir qui serait parfait pour une jeune fille ….. je prends dès à présent les candidatures !!
Côté enfants : En pays Sikhs, c’était Samuel qui avait droit à tous les égards, se faisant prendre en photo, offrir des glaces et prendre dans les bras. Maintenant c’est au tour de Sarah d’être l’objet de toutes les attentions. Elle se fait toucher les mains, tapoter les joues et a quelquefois du mal à garder son calme. Mathilde se régale en faisant les boutiques d’habits et de tissus et Patrick est en passe de devenir un négociateur de première classe et un amateur de belles pierres.