Période du 25 au 31 décembre
Météo : tropicale
Ambiance :jungle, sable fin, coloniale

Le 24 fut l’occasion d’une petite fête en toute simplicité, sans stress, sans course effrénée dans les magasins, sans longs préparatifs ….. . il faut absolument que j’en garde la recette pour les années à venir. Shere Khan eut droit à son lot de bougies et même à une étoile, les enfants à un poulet-frites (en Inde !!) : l’esprit de Noël est bien passé par là.

NDR : à la lecture des ces lignes, j’ai droit à un concert de protestations ; les enfants ne veulent renoncer ni à la dinde, ni à l’agitation de Noël, ni au froid, ni à aucun autre des petits « plaisirs » de cette journée.

Le 25, quittant Arambol pour rejoindre le Karnataka, nous découvrons l’intense présence chrétienne de Goa en traversant les villages. De nombreuses maisons ont accroché une étoile illuminée sur leurs porches, nous passons devant des églises impressionnantes par la taille et la gaieté des coloris, devant des Jesus couverts de colliers de fleurs et des crèches majestueuses. Ici, la célébration de Dieu se fait dans la joie.

Eglise

Dans le Karnataka, nous rallions Gokarna à la tombée de la nuit. Contrairement à Goa, le touriste indien l’emporte sur le touriste blanc, nous sommes dans une ville religieuse, important lieu de pèlerinage et l’ambiance s’en ressent. Les nombreuses maisons en restauration dans la ville laisse pré-sentir en Gokarna une étoile montante du tourisme.

Par un de ses hasards dont le voyage n’arrête pas de nous gratifier, nous nous sommes garés sur le parking d’un hôtel-restaurant qui emploie Ganesh, un ami népalais de Roland du temps de son séjour à Richikesh. Intense joie des retrouvailles des deux côtés, Ganesh vient de prendre cet emploi pour payer des études de management au Népal. Nous enchaînons lassi sur lassi (la qualité des chaï a bigrement baissé au fur et à mesure de notre progression vers le Sud) pour avoir le plaisir de bavarder avec lui, car il ne connaît pas de temps de repos : 8h – 23h sans interruption – et il dort sur place sur une table du restaurant.

Suite de la traversée du Karnataka. Nous suivons ce qui sur la carte ressemblait à une route côtière ; en fait nous sommes en pleine jungle. Des palmiers et des cocotiers à perte de vue, ils ne s’arrêtent qu’à quelques mètres de la plage. Tout est d’un vert intense, ci et là, une clairière laisse la place à une rizière, mais la grande majorité du territoire est occupé par les arbres.

Depuis Arambol, la terre est rouge, d’un rouge intense qui rappelle la terre battue des cours de tennis et à son contact, tout devient rouge : Shere Khan, nos plantes de pied, nos habits. Sur le bord des routes, des femmes font sécher des noix de coco coupée en deux et je ne sais par quel tour de passe-passe elles leurs évitent la couleur rouge.

Fidèle à la NH 17 (National Highway), nous passons du Karnataka au Kerala. A notre surprise, un des premiers villages que nous traversons se caractérise par une forte présence musulmane et de nombreuses femmes portent le tchador – nous n’en avions pas vu autant pendant toute la traversée de l’Iran. Un peu plus loin, nous croisons un groupe de petits écoliers ( 6-7 ans), en uniforme avec des cravates – avec une température avoisinant les 37°C , délire d’un directeur d’école nostalgique de l’empire britannique ? Arrêt sur la plage de Malpe, le sable est blanc, la mer chaude et l’expression « une plage couverte de monde » prend tout son sens, car ce sont 2000, voir 3000 indiens qui foulent le sable.

Plage

Quelques garçons sont dans l’eau, sous le regard des filles en tenue indienne. Certaines n’hésiteront pas à se rafraîchir. Je me suis laissée dire qu’affronter des rouleaux en sari tenait de l’exploit sportif et que revenir dans le bus les habits mouillés et lestés de sable avait valeur d’entraînement olympique.

Retour sur notre chère NH 17. La chaleur se fait chaque jour plus moite, d’ailleurs les indiens ont troqué le pantalon contre un drap noué autour de la taille et les filles se promènent avec des parasols. Le Kerala nous interpelle : département réputé pour un taux d’alphabétisation de 100 %, tout y est « terriblement » indien. Les panneaux sont dans la langue du pays, le vendeur de jus de canne et de noix de coco vertes (celles qui poussent sur les nombreux cocotiers – un petit coup de machette, une paille, on boit l’eau 100% naturelle puis deuxième coup de machette et vous avez droit de manger l’intérieur, le couvercle obtenu par l’opération précédente servant de cuillère) éclipse largement le vendeur de Coca (qui d’ailleurs est de préférence indien). A côté de cela, on trouve des distributeurs automatiques à chaque coin de rue et de nombreuses pâtisseries proposent des gâteaux de Noël dans le plus pur style anglais. Le restaurant à touriste « blanc » est quasi-inexistant ; à nous, la première omelette mangée au bord d’une route, avec la main droite s’il-vous-plait ….et appréciée par nos estomacs.

3 religionsEt puis, le Kerala accueille à la fois des musulmans, des hindous et des chrétiens, et à nos yeux de touristes, tous semblent pouvoir pratiquer librement leur religion.

 

Vipeen – Fort Cochin

Pour la fin de l’année, notre objectif est Cochin, nous nous arrêtons sur l’île de Vipeen, une des 5 îles qui entoure l’agglomération. Des touristes nous avaient vanté la plage de Cherai, un peu décevante après les dernières belles plages. Mais la mer reste la mer, les rouleaux font la joie des enfants et une légère brise offre un semblant de fraîcheur. Ici, pour circuler, le moyen le plus rapide est la bateau-bus. Passage de Vipeen (Vypin/Vypeen/ l’orthographe est très variable d’une pancarte à l’autre) à Fort Kochi, un pur produit de la colonisation, où rien ne ressemble à l’Inde.

Fort Cochin

Puis nous naviguons de Fort Kochi en bateau à Ernakulum, ville en plein développement, qui préfigure bien l’Inde de demain.

Ernakulum

Dans les endroits touristiques, devinez quel est le produit qui défend les couleurs de la France à côté du chocolat suisse, des cornflakes américaines, de l’huile d’olive espagnole et du Nutella italien ? La Vache qui rit !

31 décembre 2007 : notre compteur indique 118 551 km, ce qui fait 18 983 km depuis notre départ le 7 Août , c’est beaucoup moins que le kilométrage que je parcours sur la même période quand je suis en France. Cela représente 10 pays traversés, la découverte d’une partie de l’Inde, quelques (?!) petites pannes, … . Notre aventure n’est pas toujours facile, et en même temps elle est merveilleuse. Elle met chacun de nous face à lui même et devant le défi de réussir à bâtir des relations humaines harmonieuses. Le voyage nous interroge aussi sur la façon que nous avons de mener notre vie, nos priorités et nos envies.

Alors, en ce début d’une nouvelle année, nous vous adressons à tous du fond du coeur nos voeux de bonheur les plus sincères pour 2008. Ayez le courage de vivre vos rêves et de vous préoccuper égoïstement de votre propre bonheur , le bonheur de tous est à cette condition.