14 Août
Météo : 34° C
Ambiance : ronchonne

Petit retour sur la visite de Dubrovnic qui ne fait pas l’unanimité. Le premier carnet de route se terminait sur une photo de la vieille ville se détachant sur fond de mer, pittoresque et étincelante. Mais la visite de la merveille avec Shere Khan se mérite : inconscients touristes que nous sommes, nous nous engageons dans un des parkings au pied des remparts : 10 m plus loin, une touriste du pays, sans doute excédée de ne point trouver de place, plante sa Polo dans le passage et refuse d’en bouger. Derrière nous se déclenche un concert de klaxons … . Finalement, nous devrons notre salut à un bel paparazzo du coin qui arrache à la commère ses clefs de voiture et la plante 5 m plus loin afin de dégager le passage. Il va sans dire que nous quittons les lieux au plus vite et, oh bonheur, nous trouvons une place sur une aire en hauteur… ce qui déclenche cette fois-ci un concert de ronchonnades, car il va falloir rallier les remparts à pied, en plein soleil et à 34°C. Nous restons sourds à la révolte qui gronde : 1/2 h plus tard, devant une carte représentant les nombreux dommages de la dernière guerre, à l’ombre des petites ruelles et devant la beauté des remparts,

Ville Dubrovnic

nous relativisons l’importance de nos soucis personnels et la bonne humeur est de retour.A tel point que les enfants gravissent même les 189 (192 selon certains) marches pour rallier Shere Khan en courant !! Passage au Monténégro aux alentours de 16h30 , nous trouvons refuge en route sur un parking d’un sympathique restaurant. Pourtant bien en sécurité, je passe une autre nuit à compter les moutons.

15 Août
Météo : 34°C voir plus
Ambiance : chaude, collante, assoiffée, secouée

Après un départ matinal, notre élan se heurte après quelques kilomètres à un phénoménal bouchon (sur une route désertique de montagne !!)

Bouchon Monténegro

Nous resterons à l’arrêt pendant deux bonnes heures (c’est quoi encore ce dicton sur le mérite de se lever à l’aube ?). Autour de nous, les autochtones prennent le contretemps avec beaucoup de calme; en repartant, nous doublerons même un camion dont le conducteur en a profité pour faire un somme!

Paysage Monténegro

A l’approche de l’Albanie, le revêtements des routes passe en qualité « tole ondulée », et c’est bien secoués que nous atteignons la frontière albanaise aux alentours de 11h. 1/2h plus tard, allégés de 60 euros, l’Albanie s’ouvre à nous. Nous continuons, de plus en plus secoués sur une trentaine de kilomètres, Samuel s’amuse à l’arrière, car chaque bosse le fait décoller de 50 bons centimètres (et nous roulons à 30 km/h). Une rapide inspection de Shere Khan à l’occasion de la pause déjeuner nous apprendra que les meurtrissures de nos os et de nos fesses ont une cause : les suspensions à air fuient. Et là, nous trouvons un garage à quelques mètres

Garage Albanie

et ce garage est tenu par un albanais parlant l’italien, et cet albanais comprend mes explications mécaniques et parle un langage que je comprends, et 10 minutes plus tard l’air pulse de nouveau dans les suspensions! Encore un commentaire à faire sur les blondes ??! Lorsque nous redémarrons, l’état des routes n’est pas meilleur, mais les secousses sont sans commune mesure : merci, merci Fabrice !

Alternant belles routes lisses et pistes cahotantes nous nous enfonçons à l’intérieur du pays en direction de Tirane. Je suis frappée par la pauvreté omniprésente, les détritus aux bords des routes, les villas flambants neufs et rutilantes, la cohabitation entre moult Mercedes et chariots attelés, les saluts souriants au bord des routes.Peu de voitures encore sur les routes, de nombreux bus-taxi qui semblent s’arrêter au petit bonheur des voyageurs. Un nombre impressionnant de stations service, les vieilles stations côtoient de nouvelles stations service en construction. Les pétroliers sont donc déjà en place, le marché automobile ne va sans doute pas tarder à suivre. Des échoppes à tous les coins de rue (le seul coin de rue exempt sera celui où nous en chercherons une), fruits, olives et autres délicatesses sont en vente sur le bord des routes. Radars et policiers sont nombreux. Pas d’inquiétudes en ce qui concerne les uns et les autres : impossible de dépasser les limites de vitesse avec Shere Khan (et pourtant, la plupart des routes sont limitées à 70 km/h !) et les policiers que nous croisons nous adressent de grands sourires. A Tirane, ils nous autoriseront même à nous garer sur le parking d’un ministère en plein centre ville, le temps de faire quelques courses. En ce qui concerne la conduite, il s’agit d’oublier quelques réflexes conditionnés comme : la ligne blanche point tu ne franchiras et au feu rouge tu t’arrêteras. Une fois déconditionnée, la conduite devient un vrai plaisir, les albanais sont courtois et souriants, allez un petit coup de klaxon pour indiquer que je te double et un petit appel de phare pour te dire que je viens en face et que j’aimerais plus de place. Facile, non ? Et ainsi covoiturent dans une belle harmonie les plus gros modèles de 4×4, quelques Hummer, les Mercedes et Audi et toutes les autres petites voitures et charrettes. Je commence à m’attacher à ce pays, pourvu que leur bonne humeur ne sombre pas sous les assauts du capitalisme (pas vu de Carrefour ni de Mac Do). Nous dormons sur le parking d’un restaurant, les moutons à compter se font plus rares.

Du côté des enfants : il fait chaud, il y a trop de bosses.

Du côté de l’organisation: l’approvisionnement en eau ne pose aucun problème, le gazole est à moins de 1 euro, nous avons tous pu nous acheter une glace pour moins de 1,50 euros (budget total). Grâce à Roland qui a un bon (excellent!) sens de l’orientation, nous ne nous sommes pas encore trompés de chemin ( panneaux indicateurs encore rares et quelquefois dans le mauvais sens).

16 Août
Météo : au beau fixe
Ambiance : exténuée, énervée, démoralisée, en petits morceaux et pourtant …..

Nous décidons de rallier la Grèce par la route côtière. L’état des routes est extrêmement inégal : sur des tronçons importants, impossible de dépasser les 30 km/h, quand les routes sont bonnes, nous « fonçons » à 70 km/h , mais il faut constamment rester vigilant et surveiller les nids de poule très fréquents. Après Durres, le paysage change et les montagnes remplacent les km de plaines parcourus jusqu’alors.

Paysage Albanie

Nous commençons la lente ascension d’un col, avec des virages en épingle et des côtes à plus de 10%, tout cela sur une piste cahotante. Chaque croisement demande la plus grande vigilance, les Mercedes passent encore pas trop mal, quand c’est un camion ou un bus, j’ai les nerfs à cran. Et pourtant, chaque fois, çà passe; je soupçonne Shere Khan d’activer à notre insu une fonction « taille de guêpe » !

Les km n’en finissent pas, une erreur de piste – qui cumule virages serrés, énormes trous et pente abrupte sur 1,5 km – nous fera échouer dans un cul de sac – qui se révélera être une jolie crique.

Crique

Nous y croiserons même un autre camping car français ! Bain forcé pour tout le monde en attendant de refaire le chemin en sens inverse pour retrouver la « bonne » piste. Allez, c’est reparti pour tout le monde et toujours cahotants, nous arrivons à Himare vers 19h, heure que choisit notre pot d’échappement pour se faire la belle. Et là, point de garage, point d’habitants maîtrisant l’anglais, l’allemand, l’italien ….que des albanais qui nous dirigent tous très gentiment vers un garage …… pour y garer Shere Khan pour la nuit ! Finalement, un vieux monsieur insistera lourdement pour nous attirer à la sortie de la ville …. et miracle, un magnifique garage nous y attend

Garage 2

Shere Khan est immédiatement montée sur le pont, d’où il repartira 3h plus tard avec en guise de pot un tube de fer prélevé sur un poteau indicateur. Quel merveilleux pays !

Du côté des enfants : ils ont aimé la baignade, mais ont été éprouvé par l’état des routes. Les filles gardent le souvenir de la lune rouge entrevue en attendant la réparation de Shere Khan.

Du côté de moi: pas fière l’aventurière, ventre noué la plus grande partie de la journée … heureusement, Roland a fait preuve d’un optimisme sans faille. Noter dans mes petits papiers de faire mieux la prochaine fois.

17 Août
Météo : encore un peu plus chaud
Ambiance : la tension retombe

C’est la journée du miracle : après 35 km de piste (3h), une belle route lisse pour rallier Sarande, puis la frontière grecque. Des paysages somptueux que nous avons d’autant plus de plaisir à admirer … le moral des troupes remonte. Frontière grecque à midi, nous repartirons 1h30 plus tard. Chaleur intense, état des routes merveilleux , on s’ennuierait presque (quels ronchonneurs ! ). Direction Arta, puis le bord de mer, un beau parking ombragé nous y attend ; glace, baignade et dodo. Point de moutons à l’horizon.

Du côté des enfants : Patrick s’était fait une autre idée de la Grèce … plus typé grecque. L’influence des pub ClubMed ?

18 Août
Météo : très chaud
Ambiance : plage et farniente

Au menu : baignade, douche, crème solaire, coup de soleil, bronzage, parties de Uno, melon, salade de tomates, chargée la journée ! Quelques menus réparations, pour garder la main.