Période du 15 au 24 mai
Ambiance : air pur et hospitalité turque
Météo : juste comme il faut

Les villes défilent, de l’Iran, nous ne verrons que les autoroutes cette fois-ci. Après une réparation express de son châssis, notre ami Frank joue de malchance : sa boite de vitesse le lâche à quelques kilomètres de Yazd ; au moins, cela permet de vérifier qu’il est possible d’obtenir une prolongation d’un visa de transit en cas de panne, certains esprits bien intentionnés nous avaient déjà fait miroiter un séjour en prison. Court arrêt à Yazd pour prendre de l’argent, traversée de Téheran à l’heure de pointe,( l’occasion d’admirer la conduite des iraniens, entre queue de poisson, dépassement par la droite et brusque freinage), alentours de Tabriz sur une autoroute balayée par une tempête de sable (qui déporte Shere Khan d’une piste entière).

Tempête Iran

Au vue de ses fidèles et loyaux services, nos premiers soins sont pour Shere Khan. Une journée dans un garage turc avec des turcs qui ne parlent que le turc – 1 cay toutes les ½ heures , impossible de refuser. – j’assimile comme je peux le parlé garage turc (et les nombreux cay). Ensuite, c’est opération ménage à fond pour moi, pendant que Roland essaie de réparer un ordinateur partie complètement en vrille après la dernière connexion internet à Quetta. Notre domicile : le parking d’une guinguette turque –

Lac Van le personnel est au petit soin pour nous., nous apporte un cay toutes les 2 heures, nous interdit de petit-déjeuner ailleurs qu’avec toute l’équipe au complet à la table du patron et

 

Ekmek Vaninsiste pour m’initier à la

cuisson des « ekmek »

 

 

Il fait beau,
nous sommes à 1 727 m d’altitude, les journées sont chaudes et les nuits fraîches.

Paysage Van

Route sur Istanbul
Météo : printanière, soleil, bise et giboulées
Ambiance : nature sauvage, bord de mer, hospitalité turque et douceur

Dimanche 25 : dernière journée au bord du lac de Van. Pour l’équipe du « Sahin Tepesi », c’est LA journée de travail. Dès le matin, les familles affluent. D’un côté, ceux qui viennent avec leur pic-nic, leur boisson, leur grill et leur théière à charbon – on leur propose au choix un coin à l’ombre, au soleil, sur une table, sur une natte dans l’herbe; de l’autre, ceux qui viennent au restaurant, à qui on propose des cays (what else ?), des repas , des jeux de société. Malgré ce surcroît de travail, nous sommes toujours l’objet de mille et une petites attentions. Et au bord du four en terre, les femmes continuent à cuire le pain (« ekmek ») ….. la réserve pour toute une semaine.
Le lendemain, les adieux sont des plus émouvants. Cap sur Akdamar, où nous attend, nichée sur une île, une petite merveille d’église arménienne, solide construction toute en pierre.

Eglise Van

En face des docks, un camping où l’on parle français, inscrit dans le guide du routard : accueil commercial, faux sourire, note salée. Nous poursuivons le tour du lac jusqu’à Tatvan et c’est reparti dans les montagnes direction Erzurum. La Turquie que nous avions vu couleur ocre en septembre est verte maintenant, les sommets enneigés sont encore nombreux (température en conséquence). Les paysages traversés sont magnifiques, la nature tout simplement belle. Dans les villages, le mouton domine.

Village Turquie

A 10 kms d’Erzurum, nous retrouvons Laure et Freddy, qui ont traversé l’Iran plus vite que prévu et qui jouent à « Little Miss Sunshine » depuis Zahedan, démarrant leur petit Van en le poussant. Nous continuons la route ensemble jusqu’à Trabzon au bord de la mer noire, avec une pensée pour Frank, toujours bloqué à Yazd en attente d’une nouvelle boite de vitesse. Nous grimpons (2 800 m), nous redescendons (1 500 m), nous regrimpons, les paysages nous laissent bouche-bée.

paysage Turquie

Arrêt de nuit au bord d’une rivière, le ciel brille de mille étoiles, nous nous endormons bercés par le chant des grenouilles et de quelques oiseaux , sans doute émoustillés par le printemps et la clarté de la nuit. A Trabzon, une fois n’est pas coutume, c’est la garage Mitsubishi qui nous accueille. 24 heures plus tard, après un nombre toujours aussi exorbitant de cays et une invitation à la cantine, le petit Van est prêt pour de nouvelles aventures. Le soir, alors que nous finissons de dîner, on vient toquer à notre porte : c’est la gardien de nuit qui nous a installé une petite table, 4 tabourets et un pot de cay. Après les paysages, c’est l’hospitalité qui nous laisse bouche-bée !

Puis Laure et Freddy, qui étaient déjà passés par Trabzon à l’aller, nous emmènent sur le parking d’un ami en plein centre ville. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous sommes pris en charge par Ahmet, guidés à travers la ville, installés devant des « Koefte » délicieux, rejoints par le consul par intérim de l’ambassade russe avec de l’excellent vin géorgien. Soirée guitare, entre chansons russes et compostions françaises de Freddy. Le lendemain, découverte du hammam en compagnie de Laure – nous sommes prises en main par deux solides matrones parées de sous-vêtements en dentelle rouge, lavées, frottées, savonnées, massées – nous en ressortirons légères, si légères. Samedi, Fédor, l’ami russe, nous emmène découvrir le monastère de Sumela, niché dans les montagnes à quelques 50 kms de Trabzon. Forêt de sapins et de pin, cascades et au bout d’un nombre interminable de marches, le monastère.

monastère

Dimanche : lèche-vitrines dans les rues de la ville. La jeunesse est nombreuse, les tenues oscillent entre tradition et modernisme, le foulard se porte coloré. Le lendemain, Laure et Freddy nous préférant les douceurs de Trabzon, c’est de nouveau les adieux. En quittant la ville, nous passons devant l’Ayasofya, église transformée en mosquée, puis en musée. La route longe le bord de mer, il fait beau, il pleut, il fait beau; les bateaux de pêche sont nombreux, les baigneurs nettement moins. Dernier arrêt mer noire à Samsun avant de repartir à l’intérieur du pays.Rizière C’est ostensiblement le printemps, les prairies sont multicolores, la flore variée, nous passons à travers des rizières où abondent les cigognes.

 

 

Arrivée sur Istanbul ; petite visite au garage Ford pour des pièces détachées (cays, cantine, rien que le routine ordinaire …) et passage du pont du Bosphore – nous sommes de retour en Europe. En vieux routards que nous sommes devenus, nous traversons la ville en un clin d’oeil pour reprendre notre place au bord de la mer : Istanbul, nous revoilà. Les amoureux sont toujours aussi nombreux dans la ville et sur les quais, et, peut-être en contraste avec l’Inde, même les vendeurs me semblent moins agressifs et nous pouvons flâner pour de vrai à travers le bazar. Nous empruntons les bus, les trams, le funiculaire, le métro (voilà une constante : le métro , c’est pratique, mais on peut pas dire que cela rende les gens souriants). Visite en toute quiétude de l’Ayasofya,

AyasofiaAyasofia

petit tour en bateau dans le Bosphore. Et le soir, choppe de bière dans un café devant grand écran retransmettant match de l’Euro 2008 : eh oui, le voyage, ça vous change !!! Lundi 9, départ en direction d’Erdine, dernière grande ville turque avant la Bulgarie.