Période du 25 mars au 8 avril
Météo : 35°C et au delà ; orages et pluie.
Ambiance : d’abord foules et temples, encore le Bouddha et puis les joies de Dehli ;

Nous retrouvons l’Inde et commençons notre voyage sur la NH 29 ; état de la route : indien, c’est tout dire. Le changement avec le Népal est brutal : il fait chaud, après quelques kilomètres, Shere Khan est couvert de poussières, nous de sueurs. Route IndeEt le train-train habituel reprend : arrêts de nuit au bord des stations d’essence, traversée en slalom des villes entre vaches et rick-shaws.

Dépourvue du sage guidage du GPS de Frank, notre ami allemand, nous nous payons une nouvelle errance de 3 heures, traversons des villages d’un dénuement total sur une piste qui se souviendra sûrement longtemps de ce drôle d’engin qui l’a emprunté.Hotel Varanasi Nous finissons par atteindre Varanasi après deux jours et nous posons au sein d’un parc verdoyant sur le parking de l’ « Hôtel de Paris », un modèle de construction coloniale un rien désuet.

Première excursion au bord du Gange dans le vieux Varanasi : c’est pêle-mêle une chaleur moite, la bousculade avec la foule, les mendiants, les sadhus, le présentoir exposant des bouts de mâchoires avec plus ou moins de dents, une odeur de plein de choses innommables, les marches des Ghats, la couleur du Gange. J’ai du mal à saisir la sainteté du lieu, d’autant plus que les quelques contacts avec les locaux sont plutôt tendus. Le soir, nous assistons aux pujas au bord des Ghats, il y a foule sur les marches, touristes et pèlerins – au tintement des cloches et à la fumée des bâtons d’encens, l’ambiance se fait plus paisible.

Ghat VaranasiGhat Varanasi

Le lendemain, c’est journée « Ambassador ». Pour visiter Varanasi et les environs, nous louons les services d’un chauffeur et de son Ambassador, une « Rolls » à l’indienne.

Ambassador

Réveil matinal pour voir le soleil se lever sur les Ghats et assister au « bain purificateur». Nous commençons par une descente du Gange en bateau ; au bord de l’eau il y a ceux qui viennent se laver, ceux qui viennent se purifier, ceux qui lavent le linge et ceux qui nettoient les cendres des bûchers de la veille. Dans l’eau, des bateaux de touristes et des vendeurs de « kit à pujas ». En arrière-plan, des temples et des anciens palais de maharajas, tous plus décrépis les uns que les autres.Ensuite direction le Temple d’Or. Pour être autorisé de rentrer dans l’enceinte, nous devons déposer toutes nos affaires (même la montre), passer à la fouille et acquérir pour une modique somme un kit à puja. A l’intérieur, entre militaires armés et pèlerins, nous sommes pris en charge par un « guide » qui nous fera faire pas moins de trois pujas (chacune évidemment moyennant finance); Si j’en crois ces dires, nous sommes assurés maintenant d’une « Happy Life » ! Avec tout ça, du Temple d’Or nous ne verrons qu’un bout de toit…. Après la quiétude du Népal, l’Inde et ses combines se rappelle à nous ! Du coup, je perds l’envie de visiter les autres temples du « circuit à touristes » et je décide de nous traîner au Musée archéologique, exposant, selon le Guide bleu, de merveilleux saaris. En guise de merveilleux saaris, nous verrons quelques morceaux de pierre, des grattoirs à pied d’un certain intérêt, des salles en rénovation et la passionnante collection de livres d’E. Pinn (dans la salle, le gardien dort). Roland est hilare.

Exit Varanasi, direction Sarnath, l’endroit où le Bouddha a prononcé son premier sermon. Nota bene : je me perds entre l’utilisation des adjectifs bouddhiste et bouddhique – l’un pour le féminin, l’autre pour le masculin ??? Accepte toute réponse d’un linguiste averti.

Dans un grand parc de verdure, quelques ruines d’anciens monastères, un temple récent avec un joli bouddha et de belles fresques sur les murs (contribution à discrétion), sous un arbre issu d’un rejeton de l’arbre sous lequel Bouddha atteignit l’illumination la traduction de son premier sermon dans une multitude de langues.Sarnath

Musée climatisé, écrans d’information en plusieurs langues, belle collection archéologique. L’ambiance est une fois de plus à la sérénité.

 

Le soir, pour nous reposer du bruit, des odeurs, des combines et de la chaleur, nous faisons une excursion dans le cinéma juste en face de l’Hotel de Paris. 3 heures de dépaysement avec « Jodhaa Akbar », épopée historique racontant le mariage par alliance entre un des plus grands empeureurs Moghol et une princesse Rajput.

Jodha AkbarDevant nos yeux revivent dans leur splendeur d’antan certains des forts du Rajasthan que nous avons visité ; les costumes, les décors et la musique nous entraînent dans une Inde légendaire.

 

Une dernière journée à Varanasi à traîner tranquillement dans les ruelles et regarder des tisseurs de soie au travail. Le lendemain, départ pour Dehli que nous mettrons 3 jours à atteindre (700 km), faute à des policiers zélés qui nous envoient sur des contournements impossibles et à un pont sur la Nh 24 qui s’est effondré (60 km sur piste de poussière). Nous retrouvons nos chers A1 Plazza, ces stations d’autoroute de l’avenir dont nous constituons la clientèle pionnière.

Dehli : premier arrêt sur un parking de station de métro dont nous nous ferons déloger par la police après deux jours ; arrêt définitif au Nehru Parc dans le quartier des Ambassades. Et recommence la valse des visas. L’Ambassade d’Iran demande des lettres d’introduction, lettre que la Suisse fait avec le sourire, mais moyennant finance et la France en grinçant des dents , mais gratuitement. L’Ambassade d’Iran nous demande de revenir lundi 7 pour demander des nouvelles de nos visas, car il faut d’abord obtenir un numéro de référence de ministère iranien. Le lundi en question, elle nous confirmera que le délai pour obtenir le fameux numéro est bien de 20 jours, mais nous propose de nous le communiquer quand nous serons au Pakistan pour faire notre demande sur place là-bas. Rien n’est simple !

En rencontrant un autre suisse avec son camion, je réalise que nous faisons maintenant parti de la grande famille des « Overlanders », ces gens qui voyagent dans des contrées lointaines en moto, en 4×4, en camion ou en camping-car. Et de quoi parlent deux overlanders quand ils se rencontrent : de bons plans pour avoir les visas, de mécanique et de l’ des routes ! Nous sommes aussi en contact avec d’autres overlanders par le Net, ils ont suivi nos conseils et se sont présentés à l’Ambassade du Pakistan à Katmandou sans lettre de recommandation pour demander le visa ; commentaire du Consul : « you have to educate your people ». Au Nehru Park s’installent deux autres Overlanders : un couple brésilien en route pour un tour du monde en 4×4 et un couple d’autrichiens. Les bons plans s’échangent …. .

En attendant, nous profitons de Delhi pour régler ce qui reste à régler. Direction un cabinet dentaire pour finir la travail sur les dents de Roland commencé à Pondichéry, Recherche de sulfate de cuivre pour les toilettes : 2 heures dans le labyrinthe de Chandni Chowk. Mise en route de la troisième Sim-card indienne : 1h30 de siège chaque jour dans les bureaux d’Artel. Il reste un peu de temps pour du tourisme. Contrairement à notre premier arrêt à Dehli où nous étions vraiment dans la « zone », cette fois-ci, c’est un Dehli VIP que nous découvrons. Autour de nous, de grandes artères, des ronds-points, des parcs ; en fait, mise à part les rick-shaws vert et jaune et l’architecture des maisons, on pourrait se croire à Paris. D’ailleurs, les gens ont le même air triste dans le métro. Visite de Raj Path et des monuments coloniaux, de Lodi Garden et de ses mausolées et du musée nationale.

Détail DehliDétail Dehli