Période du 10 au 24 Juin
Météo : entre averses et soleil
Ambiance : stalinienne, champêtre, valse et foot (compatible ?)

Mardi 10 Juin : passage de la frontière bulgare. Simple formalité coté turc, désinfection de Shere Khan (2 euros), enregistrement de nos données sur une clé USB que nous passerons de poste de contrôle en poste de contrôle coté bulgare, achat d’une vignette auto – nous nous apercevrons vite qu’en Bulgarie tous les chemins et routes demandent une vignette. Premières impressions : usines désaffectées, maisons des années 50, potagers bien entretenus, peu de gens dans les rues. L’état des routes va de correct a franchement troué, ce sont surtout les dénivellations qui nous font décoller à l’intérieur de Shere Khan. Au bord des routes, des filles très légèrement vêtues vantent sur des panneaux publicitaires telle marque de bière ou d’essence – quel contraste avec les pays que nous venons de traverser, avec l’Iran où même les seins des déesses grecques étaient flous dans les livres d’art !! N’ayant qu’une carte routière de l’Europe, nous suivons notre inspiration et les panneaux touristiques au bord des route pour traverser la Bulgarie. Premier arrêt : Perperikon, important site de la culture thrace. Une cité entière taillée dans d’immenses blocs de pierre, une forteresse, une acropole, des tombes, un trône, et un autel sur lequel l’oracle prédit a Alexandre le Grand et à Rome les destins qui allaient être les leurs. Je suis très attentive …..

Perperikon

De Perperikon, nous sommes diriges sur Tatoul, où d’importantes découvertes ont encore eu lieu en 2007. Il s’agit du lieu de culte d’Orphée – un peu décevant.

Nuit dans un pré à la sortie de Haskovo, réveil au son du coucou. Le lendemain, nous enchainons les villes : Dimitrovgrad, Stara Zagora, Kazanlak, avant de nous arrêter à

éco muséeEtar, village eco-musée, mémoire des traditions artisanales. L’architecture des maisons est un contraste agréable avec le style stalinien des villes parcourues.

 

Passage de Veliko Tarnovo, Byala, des pancartes nous dirigent sur un monastère (décevant) , puis sur le village médiéval de Chepken. Nuit au pied des falaises avec notre premier cay – les mots restent les mêmes, le contenu change ; ici, ce sont des tisanes qu’on appelle ainsi. Du village médiéval, il ne reste que peu de traces.

A quelques kilomètres de là, nous nous arrêtons a Ivanova, célèbre pour les nombreuses églises (300) taillées dans la roche. La plus importante est classée par l’Unesco. Nouvelle ascension ( à défaut de sagesse, j’aurais au moins musclé mes mollets pendant ce voyage). Jolies fresques murales (photos interdites); cependant, après la gaieté des divinités hindoues, la noirceur de l’imagerie catholique est encore plus frappante ( agonie du Christ, corps précipités dans les flammes, …). Avant de quitter la Bulgarie, je gagne au grattage un ballon de foot de l’Euro 2008 à l’occasion d’un plein – sans commentaires … . Passage du Danube, entrée en Roumanie. Contournement de Bucarest, autoroute (à vignette naturellement) jusqu’à Pitesti. Le centre de la ville est piéton, s’y presse une foule nombreuse, les magasins déclinent les enseignes internationales; ici, comme partout ailleurs, la téléphonie fait recette. Dîner foot dans excellent restaurant avant nuit dans parking calme. Le lendemain, ascension des Carpates méridionales, alpages, nature préservée – très agréable. Notre route nous mène au château de Bran (un des châteaux liés à Dracula). Un charme de petit château, tout en coins et recoins avec de nombreux poêles en faïence , auprès desquels il n’est pas difficile de s’imaginer confortablement installé en hiver.

château Roumaniechâteau Roumanie

Passage de Brasov – devant la fréquence des vaches Milka en devanture des magasins, j’ai la curiosité de retourner une plaquette de bon chocolat au lait alpin – lieu de production : Brasov (les Carpates font partie des Alpes ? ). Arrivée à Corund où nous attend au milieu d’un nombre impressionnant de boutiques artisanales un des derniers artisans travaillant l’amadou ( champignon poussant sur les arbres, permettant d’obtenir une matière proche du cuir et utilisé pour l’allumage du feu). Roland est ravi de la qualité du matériel disponible. Ce qui nous ravit un peu moins par contre, c’est la météo depuis notre passage en Roumanie : fréquentes averses entrecoupées de percées du soleil – notre première vraie pluie depuis des mois ! Prochain arrêt : Targu Mures, une charmante ville très calme, qui fleure bon la douceur de vivre. Visite du palais culturel (un peu sombre), de temps en temps, nous croisons des Roms, reconnaissables au large chapeau noir (les hommes) et aux tenues bigarrées (les femmes). Poursuite sur Cluj Napoca, ville nettement moins charmante, 100 % européenne.

Cluj- Roumanie

Deux centres commerciaux immenses, des voitures partout, beaucoup de 4×4. Roland choisit ce moment pour déclarer une nouvelle rage des dents – expérimentation des dentistes roumains. En parallèle, nous profitons des tarifs en mécanique qui ne sont pas encore passés à l’européenne pour faire faire quelques travaux sur Shere Khan. Les soirées restent consacrées au foot. Et puis, attendus à Vienne pour le 19 au soir, nous quittons la Roumanie et

Traversée Hongrietraversons d’une traite la Hongrie (avec évidemment une nouvelle vignette).

 

 

 

A Vienne, nous retrouvons ma mère, le confort d’une maison, le plaisir d’une longue douche, la magie d’une machine à laver, des petits plats mitonnés avec soin à notre intention. Nous découvrons aussi une ville qui vit a 100 % à l’heure du foot, voitures arborant fièrement les drapeaux les plus divers, ballon de foot installé sur le „Burgtheater“, fans maquillés, promotions spéciales foot, … .

A cameraman films the official EURO 2008 fan zone in front of Vienna's Burgtheater June 7, 2008. (EURO 2008 Preview)  REUTERS/Herwig Prammer (AUSTRIA)

A cameraman films the official EURO 2008 fan zone in front of Vienna’s Burgtheater June 7, 2008. (EURO 2008 Preview) REUTERS/Herwig Prammer (AUSTRIA)

A noter que cet engouement n’est pas du goût de tout le monde et je constate une cohabitation difficile entre mélomanes averties et foule „populaire“. Nouvelle soirée foot bien sympathique chez une copine d’enfance; en rentrant, la victoire turque nous vaut un florilège de drapeaux turcs dans les rues – allez, un petit cay en souvenir !

Puis, encore et toujours le dentiste pour Roland et le début de la réadaptation à la vie trépignante de l’Occident : caissières qui passent les produits à une vitesse vertigineuse sans même lever le regard, voitures qui s’arrêtent aux passages piétons, vendeuses grincheuses, respect des feux rouges et des signalisations, prix en euros, donc sans change à calculer. Nous sommes bien de retour.