Semaine du 10 au 16 Septembre
Météo : Autour des 29°C sous le soleil, autour des 13°C à l’ombre, nuits très fraîches
Ambiance : studieuse, administrative, turque

Notre campement du dimanche soir n’était pas seulement installé face à la résidence du premier ministre, mais aussi devant une école primaire …. et le 10 septembre s’avère être le jour de la rentrée de classe. Nous voilà plongés en plein dans l’ambiance si particulière qui accompagne cet événement : enfants tirés à 4 épingles, encore sages, parents angoissés, caméscope au poing, discours d’accueil solennel avec une note d’humour du directeur ; des hauts-parleurs diffusent des chansons enfantines. Des émotions qui ne connaissent pas les frontières.

Notre petite famille se met en route en direction de l’ambassade du Pakistan : 20 km plus loin, entraînés par la folle circulation, ayant évité X voitures en 3ème file et autant de camionnettes et de taxis, klaxonnés de toute part, nous échouons devant un concessionnaire Ford. Bon ! Au lieu de l’heure des visas, ce sera donc celle de Shere Khan. Passage dans le bureau d’un responsable parlant anglais (vous prendrez bien un thé – cay ? ), Shere Khan est pris un main par les experts pour une petite révision pendant que nous sommes installés dans la salle d’attente, avec thé et clim. 12 h : les travaux sont terminés, mais il manque le nettoyage et les ateliers ferment. Qu’à cela ne tienne : le responsable nous propose de nous restaurer (gratuitement) dans la cantine de l’entreprise ; une occasion formidable de découvrir et d’apprécier un vrai repas turc.

Nous laissons à Shere Khan le soin de nous ramener dans Ankara ; il nous conduit dans un otopark (orthographe exact ! ) en plein centre , un bijou d’otopark, havre de paix au milieu d’un concert de klaxons, nous l’apprécierons un peu plus chaque jour . Désormais, nous avons compris la leçon : comme la majorité des « ankariens », nous nous déplacerons en taxi.

Commence la valse des ambassades : l’ambassade du Pakistan nous demande une lettre de recommandation de nos ambassades respectives. Direction ambassade de Suisse : accueil chaleureux, personnel souriant, 20 minutes plus tard la lettre (nous vous demandons d’avoir la gentillesse d’accorder un visa à …. ) est entre nos mains. Direction ambassade de France : grille en fer, fouille à l’entrée, personnel pas souriant (« de toute façon, c’est pas sûr du tout que vous aurez un visa »), 20 minutes plus tard, une feuille (attestations que nous sommes bien français) est entre nos mains. Roland jubile !!!

Entre temps, nous nous installons sérieusement dans l’otopark qui a une situation optimale ! Le lendemain, excellent accueil à l’ambassade du Pakistan et quelques heures plus tard, nous avons nos visas !! Et d’un.

Direction ambassade de l’Inde. Ici aussi, accueil chaleureux et souriant ; nous déposons notre demande, nos visas seront près le 19. Le 12, nous vivons avec les turcs le début du ramadan; occasion de constater l’exploitation commerciale de l’événement : dans le supermarket, vente de packets « spécial Ramadan », promotion Ramadan pour l’ouverture d’un compte, … Nous nous régalons dès le premier jour à la tombée de la nuit avec un Pide, pain traditionnel tout juste sorti du four ; les enfants en redemandent ! L’invitation de Didem (voir § otopark plus bas) ayant différé notre départ d’Ankara pour le week-end, nous saisissons l’occasion pour faire un pied de nez au CNED et allons visiter le Mausolée de M.K. Atatürk, le héros national. 120 000 m² de monuments nous permettent de combler nos lacunes sur l’histoire turque de 1911 à 1938 et de réfléchir sur la notion de héros.

Mausolée Ataturc

Nous maintenons l’idée d’une sortie pour le week-end en attendant le 19. Après tous les soins dont nous avons été l’objet, c’est presque à regret que nous quittons notre domicile pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. A défaut de vertes prairies, des décors dignes d’un plateau cinéma se déroulent sous nos yeux.

Paysage sortie Ankara

Visite de Beypazari, genre « d’écomusée à air libre » avec de magnifiques maisons à colombages ;

Beypazari

la visite d’une maison meublée nous ravit, nous sommes prêt à signer le bail et à vous y inviter !

maison Beypazari

Un atelier propose de décorer soi-même son T-shirt : s’agissant de T-shirts ESPRIT, je ne résiste pas à la tentation ….. et oui, le chemin vers le détachement est semé d’embûches.

T-shirt Esprit

Dimanche, j’entraîne avec mon habituelle fougue toute la famille à la recherche d’une aire de pic-nic en pleine forêt indiquée sur un document de l’office de tourisme local ; l’escapade se termine perdu au sommet d’une montagne,sur une piste que finalement même Shere Khan, peut-être vexé que nous lui ayons préféré les taxis pendant une semaine, refuse d’emprunter. Il faudra les petits soins attentionnés de Roland pour pouvoir regagner la plaine, Beypazari et ses tirs de canon en l’honneur du Ramadan (coucher et levée du soleil).

Côté Turquie : nous découvrons, au fur et à mesure de nos visites , deux visages de la Turquie : une Turquie traditionnelle, dans les villages et les quartiers pauvres, la plupart des femmes y portent le foulard, des pantalons larges ou des tenues amples, et une Turquie moderne, dans les villes, talons aiguilles et jeans sont alors de mises. Nous avons croisé la première Turquie dans les km de bazars bourdonnants comme des ruches, où les vendeurs de loukoums disputent le terrain aux vendeurs de cartables, cahiers, casseroles et chaussures. Nous avons côtoyé la deuxième Turquie dans un centre commercial high-tech, 4 étages de galeries marchandes, avec patinoire et mur d’escalade, et un étalage de marques « bien de chez nous ». Portable et satellite sont omniprésents. Le soir, les matchs de foot réunissent les hommes dans les cafés devant de grands écrans plasma (d’ailleurs, pour faire comprendre d’où nous venons, Zidane est souvent le mot magique), un cay ou un verre d’eau sur leur table .Très peu d’alcool, même parmi les jeunes , que nous croisons dans les pâtisseries à partager gâteau et cay. L’ambiance dans les rue est en général bon enfant, nous avons assisté à deux « disputes », chaque fois réglées de façon très paternelle et diplomatique par un policier appelé à la rescousse. La cigarette est omniprésente ( parfois, on vous offre même une cigarette à la fin du repas dans certains restaurants).

Les toilettes sont alternativement turques ou européennes, mais en général propres, et on trouve des toilettes publiques à peu près partout. Que se soit dans les petits villages de la steppe anatolienne ou au coeur d’Ankara, nous avons été accueilli chaleureusement partout et le fait que nous soyons chrétiens et non musulmans ne semblent pas porter à conséquence.

Du côté des enfants : Samuel est notre mascotte : partout où il va, il se fait ébouriffer les cheveux ou pincer les joues. Sarah imaginait la Turquie plus chaude et moins sympathique. Mathilde et Patrick retiennent surtout le beauté des paysages. Tous ont un coup de coeur pour le cybercafé à côté de l’otopark de Mehmet, dans lequel ils ont vite trouvé leurs marques. Du côté de moi : malgré les routes cahotantes et les km parcourus, la ronchonneuse angoissée est encore bien présente. Etat d’âme indéfinissable… Flou artistique… A suivre…

Otopark d’Ankara

Notre domicile est situé dans un quartier proche des ambassades. Il est sous la responsabilité du souriant, aimable, chaleureux, serviable…

Gardien Otopark

Mehmet Yalçi qui nous propose ses seaux d’eau et sa résistance pour faire nos lessives, nous cherche un serrurier pour changer une serrure, fait découvrir à Samuel des spécialités turques (épicées!). Ayant ainsi un domicile fixe à Ankara, nous pouvons même pousser le luxe jusqu’à faire venir le réparateur Electrolux à domicile. On s’embourgeoise, on s’embourgeoise!

Otopark Ankara

L’otopark comporte des bouches d’égout pour nos diverses vidanges, est entouré de kebabs, restaurants et commerces de toute sorte – nous dénichons même une grande pâtisserie qui propose des Sachertorte (gâteau traditionnel viennois); à 50 m, un café-internet attire irrésistiblement les enfants.Les enfants se défoulent.Alors que nous sommes sur le point de faire nos valises pour aller passer le week-end à la campagne, une main timide vient toquer à notre porte : c’est Didem, une jeune fille qui apprend le français et qui a observé notre arrivée depuis son balcon. Elle vient nous proposer un cadeau d’accueil, un goûter et un dîner avec elle et sa maman, un vrai cordon bleu. Nous sommes accueillis avec faste, le repas est un régal …. et la machine à laver fait des merveilles sur nos habits qui en avaient bien besoin. Nous nous quittons sur l’assurance que nous serons toujours les bienvenus à Esat Caddesi, l’accueil turc n’est pas une utopie …