Période du 9 au 14 mai
Météo : de presque 50°C à 14°C
Ambiance : police, bitume, soleil

Le 9 mai au matin, nous (Laure &Freddy , Frank, Roland et moi) quittons Quetta en direction de Taftan, ville frontière avec l’Iran, dont nous séparent 650 petits km de désert.. Etat des routes : moyen, nous progressons avec une moyenne de 36 km/h. Après la relative fraîcheur de Quetta, nous retrouvons des températures caniculaires. Arrêt de nuit au poste de police de Noshki où on se souvient de nous et où rien a changé depuis notre dernier passage ; les pakistanais sont toujours aussi gentils et prévenants. Le lendemain, notre objectif est la ville de Dalbandin. Au menu : rouler, boire, rouler, boire (nous en sommes à plus de 5 litres par personne), admirer le paysage,

Paysage Pakistan

rouler, boire, attendre Frank qui a crevé un pneu, boire, rouler – des jeunes en vélo nous dépassent en zigzagant. Nous croisons moulthes pick-up chargés de gazole, le trafic avec l’Iran se fait sous l’approbation « bienveillante » de la police locale, c’est une des principales ressources de la région. Nous verrons aussi dans chaque poste de police des groupes de clandestins afghans en attente d’être reconduit à la frontière. Toute notre petite équipe apprécie les brèves haltes aux check-point, où on nous offre toujours le chaï et surtout pour quelques instants la fraîcheur d’une maison en terre. Le soir, les vêtements collés au corps , notre première tâche est de rendre au désert tout le sable qui a envahi nos intérieurs. La nuit apporte un bref répit. Le lendemain, objectif Taftan ; alors que Frank, Roland et moi avions gardé le souvenir d’une route difficilement carrossable, nous nous retrouvons très perplexes sur du beau bitume tout lisse (bel exemple de relativité de la perception). Conduire devient presque monotone. Au menu : encore une fois boire, rouler, éponger la sueur – il fait plus de 40 °C, notre briquet à gaz explose sur le tableau de bord. Dernière halte à un check-point – ils nous manquent déjà !

A 300 mètres de la frontière, pour changer, c’est le petit Van qui s’arrête – panne de batterie. En un rien de temps , nos trois camping-cars sont assaillis par des trafiquants de toute sorte, Laure vient se réfugier chez moi et pendant que Roland et Freddy réparent, Frank monte la garde. L’ambiance est électrique. Notre bivouac de soir sera dans l’enceinte du poste de douane , on nous offre gracieusement gîte et couvert, chaïs, sourires et discussions amicales – le Pakistan comme nous l’ aimons !

12 mai : nous nous présentons au poste de douane dès l’ouverture. Formalités rapides du côté pakistanais, lenteur extrême du côté iranien (le carnet de passage non-usuel de Frank y étant sans doute pour quelque chose) – nous ressortirons finalement à 15h, immédiatement pris en charge par une escorte policière. Pas souriante, l’escorte et mauvais le timing. A notre surprise, elle nous « promène » vitesse escargot jusqu’à Zahedan où nous décidons de nous séparer; d’un côté, Laure et Freddy avec leur visa de 1 mois et de l’autre Frank et nous avec nos visas de transit. Ceci complique encore un peu plus la tâche de nos anges gardiens ; une heure plus tard et trois postes de police plus loin, nous obtenons enfin l’aval pour nous rendre à Bam, toujours sous escorte. L’expédition du jour se terminera au bord de la nationale, devant (et non plus dans comme au Pakistan) un poste de police – dans la cour une quarantaine de clandestins afghans. En inspectant son véhicule, Frank a la mauvaise surprise de découvrir une nouvelle fente dans la soudure de son châssis et le lendemain, c’est donc à toute petite vitesse que nous rallions Bam – au moins cela laisse-t-il le temps à nos escortes de se mettre en place! On nous installe manu militari à l’Akbar Guesthouse; l’accueil est mitigé, entre sourire et arnaque. Nous apprenons que les escortes font suite à l’enlèvement d’un japonais en décembre – interdit de ne faire ne serait-ce 200 m dans la rue sans garde armé – nous ne nous déplaçons donc pas.

14 mai : nous continuons notre traversée tout seul, Frank restant bloqué par les réparations.